Chrétiens et socialistes?!

Le même premier numéro de 1908 publiait la première déclaration de principe et les premiers statuts de l'Union des Socialistes Chrétiens, qui ont également été repris en p.4 de la couverture de «L'Espoir du Monde» jusqu'en 1922

Nous chrétiens et socialistes, socialistes parce que chrétiens;

Douloureusement frappés par l'antagonisme qui, en général, sépare et oppose les uns aux autres, les chrétiens et les socialistes;

Constatant que les Eglises, infidèles à l'esprit du Christ, ont trop souvent été une force au service du Capitalisme, mais persuadés que nombre de chrétiens sont prêts à accepter les principes économiques du Socialisme, et sont repoussés seulement par l'attitude anti-religieuse de certains socialistes;

Constatant, d'autre part, que les groupements socialistes sont souvent des foyers de propagande anti-religieuse, mais persuadés que nombre de socialistes sont prêts à accepter l'idéal moral et spirituel du Christianisme et sont repoussés seulement par l'attitude réactionnaire de certains chrétiens;

Convaincus qu'en dissipant le malentendu qui sépare ainsi des hommes faits pour se comprendre et pour s'entendre, on hâterait l'avènement de cette société de Justice et de Fraternité que les uns appellent le Royaume de Dieu et les autres la Cité future;

Avons décidé de nous grouper en une société que nous appelons L'Union Socialiste Chrétienne, sur les mêmes bases que celle d'Amérique.

Pour un socialisme chrétien

Qui l’aurait cru qu’après l’effondrement du régime soviétique et la construction d’une nouvelle Europe le «socialisme» aurait encore un avenir? Pire ! Comment expliquer qu’avec des Eglises en voie d’implosion, une religiosité de plus en plus hybride et individualiste, l’appellation de « chrétien » puisse encore être brandie avec fierté? C’est pourtant le cas !

A l’heure où la politique suisse se polarise et que la foi chrétienne se voit associée à des cocktails souvent peu reluisants et explosifs, nous devons constater que le combat social pour une terre plus juste et un meilleur partage des richesses entre défavorisés et nantis n’a rien perdu de son actualité. Le Royaume de Dieu semble encore bien loin dans un monde où les disparités se creusent!

Aujourd’hui, à l’heure d’une société qui a perdu ses repères et d’une économie avide et impudique qui ne cesse de se battre pour les quelques bouts de tissus qui cachent encore sa virginité, nous pensons qu’il est particulièrement important d’oser crier son espérance et d’afficher l’étendard de la croix. Celle-ci, ne fait-elle pas la fierté de notre pays, juchée sur le mât du pays le dernier arrivé à l’ONU ou encore sur les véhicules de l’organisation humanitaire à la croix rouge? Le monde en a désespérément besoin.

Le socialisme sans la foi est un idéalisme creux, la foi sans engagement social est une façade sans consistance. Levons haut le flambeau de la ferveur et revêtons les symboles d’un amour incarné. Relevons le défi de croire que le meilleur est à venir et que notre destin, c’est d’y contribuer!

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