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| Journée des Chrétiens de gauche romands« Réussir une Suisse multiculturelle ? »
La Suisse se vante et se félicite souvent d’être un pays multiculturel: quatre langues nationales, deux grandes religions, des influences culturelles latines et germaniques, un savant mélange. Dans la réalité les aires sont assez bien délimitées, même dans les cantons bilingues. La coexistence a été cultivée au sein de grandes associations et fêtes fédérales. Une mythologie commune s’est constituée au XIXe siècle surtout, faisant de Guillaume Tell un ancêtre et un modèle commun, laissant même penser aux Vaudois, pourtant dans le camp des vaincus, que la bataille de Grandson avait été une victoire... Un authentique et très honorable goût pour la paix et la concertation a compensé les méfiances, et parfois le mépris, subsistant entre les communautés linguistiques (on n’avait pas que des vocables sympathiques pour désigner les Alémaniques, respectivement les Romands ou les Tessinois...). On n’a pas tort de penser que ce modèle devrait (ou aurait pu) inspirer la construction de l’Europe. Mais la Suisse a changé. Les migrations (et la mondialisation de la culture) ont profondément modifié l’équilibre culturel du pays. Si les aires de base sont toujours les mêmes, on y trouve de nombreuses minorités parlant d’autres langues, pratiquant d’autres religions, vêtues autrement. En période d’économie florissante, de grande confiance morale, cela ne poserait guère de problème. Il se trouve que les temps sont durs, que la prospérité n’est plus si assurée, que l’avenir économique, écologique et donc social inquiète. Aux réfugiés politiques et économiques pourraient s'ajouter les réfugiés climatiques. La tentation est forte de rêver à un bon vieux temps idéalisé, et donc de chercher ce qui a bien pu compromettre notre petit paradis. Une cible privilégiée: les étrangers, qui déstabiliseraient notre bel équilibre social et culturel. La Suisse a pourtant une riche expérience de la multiculturalité et, grâce à sa tradition de concertation et de compromis, devrait pouvoir relever les défis que pose sa complexification. Mais on ne peut se contenter d’évoquer le commandement de l’amour du prochain. Les difficultés sont réelles et il faut les identifier sans angélisme. Au quotidien, la population est confrontée à de réels problèmes qui rendent difficile l’accueil de migrants nombreux et de plus en plus «différents». Le comité des Chrétiens de gauche romands a choisi d’aborder ce thème lors de notre prochaine journée de réflexion. C’est notamment avec des praticiens au contact avec les migrants que nous souhaitons tenter d’identifier sans tabous la problématique et d’esquisser des solutions. Le comité des Chrétiens de gauche romands Pour toutes informations: Jean-François Martin, Service de Presse: Voir le programme détaillé ici (format PDF). |
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